Des résistants ont également aidé des
persécutés sans pour autant faire partie d'organisations de soutien.
Beaucoup de gens ont risqué leur vie et celle de leur famille en cachant
chez eux des personnes menacées par les nazis ; 1 400 persécutés
vivant clandestinement à Berlin ont pu ainsi survivre à la guerre. Au
mémorial Yad Vashem de Jérusalem sont inscrits les noms de 300 Allemands
ayant aidé des juifs pendant la guerre, les "Justes".
Ainsi, l'avocat Hans
Georg Calmeyer sauva des milliers de juifs néerlandais en falsifiant des
dossiers.
Un
autre avocat, Hans Lukaschek, fournit des faux-papiers à des juifs, afin
de les aider à fuir, et tenta d'obtenir des informations sur le sort de
persécutés qui avaient été déportés.
Le
diplomate Georg Ferdinand Duckwitz put sauver 7 000 juifs danois grâce à
ses relations dans l'état-major allemand et en coopération avec la
Résistance danoise. Ces personnes furent transportées sur de
petites embarcations vers la Suède, et les autorités allemandes locales,
qui étaient de connivence avec Duckwitz, ne "remarquèrent
rien".
Oskar
Schindler créa à Cracovie à la fin de l'année 1939 une fabrique
d'émail, considérée comme "indispensable
à l'industrie de guerre", parce qu'elle fournissait la
Wehrmacht. Schindler employa d'abord des Polonais, puis à partir de 1940
une centaine de travailleurs juifs du ghetto de Cracovie. Témoin des
sévices dont étaient victimes les juifs, il décida d'en sauver le plus
possible de la déportation en les faisant travailler pour lui. Il
augmenta la production de son entreprise et put ainsi employer davantage
de travailleurs juifs. Il créa également un camp pour son usine, afin
d'abriter ses protégés, en tout plus d'un millier de personnes, et
vendit une grande partie de sa production au marché noir, afin de pouvoir
fournir de la nourriture, des vêtements et des médicaments à ses
employés. Il donna des pots-de-vin à des agents de la Gestapo qui
couvraient ainsi son action, et intervint à plusieurs reprises afin de
libérer ses employés qui avaient été arrêtés à la suite de razzias. Lorsque les troupes russes se rapprochèrent de Cracovie,
Schindler transféra son entreprise en Moravie, parvint à obtenir
l'autorisation de garder ses ouvriers juifs, et put employer une
centaine d'ouvriers supplémentaires, qu'il libéra ainsi du camp de
concentration d'Auschwitz. Presque tous les protégés d'Oskar Schindler
survécurent au régime nazi. Schindler était complètement ruiné à la
fin de la guerre, mais ses anciens employés le soutinrent
financièrement. Oskar Schindler mourut en 1974.
Berthold
Beitz, un chef d'entreprise, parvint à sauver la vie de plusieurs
employés juifs
qui travaillaient dans son entreprise en déclarant aux autorités nazies
que ceux-ci étaient "indispensables
à l'industrie de guerre". Malgré tous les efforts que Beitz entreprit pour secourir ses 600 autres employés qui devaient être
exécutés, ceux-ci furent exterminés.
Le
commerçant juif Isaac Cohen, qui vivait à Nordhorn, fut sauvé par un
voisin qui était pourtant membre du parti nazi, alors qu'il se faisait
agresser par des SA.
Ilse
et Werner Rewald vécurent dans la clandestinité afin d'échapper à la
déportation, dont fut victime tout le reste de leur famille. De janvier
1943 à mai 1945, ils furent accueillis et cachés chez plusieurs
personnes, et on leur procura de faux-papiers. Ilse Rewald put d'abord
trouver refuge chez Käthe et Ursula Pickard, et des amis de celles-ci les
soutinrent en leur donnant de la nourriture. Werner Rewald put se cacher
en janvier 1943 chez Elli et Paul Fromm. Ce dernier travaillait dans une
entreprise qui gérait des immeubles, et put ainsi trouver des
appartements vides où il cachait des juifs.
L'inspecteur
ferroviaire Fritz Wolzenburg parvint à donner au couple Rewald une
nouvelle identité, et en février 1944, le compositeur Hanning Schröder
et son épouse Cornelia accueillirent Werner et Ilse Rewald dans leur
maison de Berlin-Zehlendorf, où ils vécurent jusqu'à la fin de la
guerre. Les Schröder disaient aux gens qui leur rendaient visite qu'ils
hébergeaient le couple Rewald parce que celui-ci avait tout perdu lors
d'un bombardement, et vers la fin de la guerre, ils accueillirent chez eux
une autre juive.
Rudolf
Bertram, un médecin de Gelsenkirchen, opéra et cacha 17 juives
hongroises qui avaient été déportées en Allemagne.
Le
colonel Wilhelm Staehle cacha lui-aussi plusieurs juifs dans son logement
de fonctions à Berlin.
Helmuth
James Graf von Moltke, le fondateur du "Cercle de Kreisau",
aida des juifs à fuir, défendit leurs intérêts, et tenta d'obtenir de
la Gestapo des informations sur des personnes qui avaient été
arrêtées. Il essaya également d'empêcher l'exécution de crimes ;
ainsi, il prévint les juifs danois de l'imminence d'une razzia, et en
sauva ainsi de la déportation. Il prit la défense d'otages et de
prisonniers de guerre alliés, et sauva la vie de l'évêque norvégien
Berggrav avec l'aide du pasteur Dietrich Bonhoeffer et de l'amiral Wilhelm
Canaris.
Otto
Weidt créa à Berlin au début des années 40 une entreprise de
fabrication de balais et de brosses, où travaillaient beaucoup d'aveugles
juifs. Comme il était un fournisseur de la Wehrmacht, son entreprise
était "indispensable
à l'industrie de guerre". C'est ainsi qu'il put sauver des juifs
de la déportation en les employant dans son entreprise. Il sauva
également des handicapés et des sourds-muets de l'euthanasie, en
déclarant que ceux-ci travaillaient pour lui. Il procura de faux-papiers
à ses protégés et parvint à corrompre des fonctionnaires et des agents
de la Gestapo afin d'éviter les dénonciations. En février 1943, il
réussit à libérer ses ouvriers qui avaient été arrêtés en vue
d'être déportés ; ceux-ci vécurent alors dans la clandestinité,
grâce à l'aide d'Otto Weidt, qui leur trouva des cachettes chez ses
amis. Il loua également un local pour entreposer des balais et des
brosses, et y cacha derrière les caisses Alice Licht et ses parents. 
Plusieurs
de ses employés, dont l'ouvrier aveugle Max Horn, ainsi que la femme et
les deux enfants de celui-ci, trouvèrent refuge dans son usine, derrière
des armoires, mais ils furent dénoncés et arrêtés. Alice Licht et ses
parents furent eux aussi dénoncés. Weidt apprit par la suite qu'Alice
Licht avait été déportée à Theresienstadt, puis internée au camp de
concentration d'Auschwitz-Monowitz; il parvint en donnant des pots-de-vin
à prendre contact avec elle et à préparer une cachette pour elle, où
elle put se cacher lors de la dissolution du camp par les nazis avant
l'arrivée des troupes russes. Elle put ensuite trouver refuge à Berlin
et survivre au régime nazi. Profondément choqué par ce qu'il avait vu
à Auschwitz, Otto Weidt s'adressa à la fin de l'année 1944 à Erik
Myrgren, pasteur dans la paroisse suédoise de Berlin-Wilmersdorf et
successeur de son ami Erik Perwe à ce poste, pour lui faire part des
horreurs dont il avait été témoin.
Erik
Perwe, pasteur suédois vivant en Allemagne, aida des persécutés avec
des Allemands de son quartier et des Suédois de sa paroisse suédoise de
Berlin-Wilmersdorf. Il procura à des persécutés de fausses identités
en falsifiant le registre de sa paroisse. Son concierge Reuter l'aida à
trouver des cachettes pour les juifs menacés de déportation, et il
parvint à plusieurs reprises à sauver la vie de juifs en versant des
pots-de-vin à des agents de la Gestapo. Erik Wesslén, l'assistant de
Perwe, organisa la fuite de juifs allemands vers la Suède dans des wagons
de train scellés, en faisant croire aux autorités que ces wagons
contenaient des bagages appartenant à des diplomates de l'ambassade
suédoise. Grâce au soutien des policiers allemands Hoffmann et Mattek,
qui travaillaient dans le commissariat du quartier de Perwe, et qui
prévenaient celui-ci avant les razzias de la Gestapo, Perwe put faire
fuir à temps les personnes menacées. Comme beaucoup de cachettes furent
détruites lors des bombardements, Perwe accueillit des persécutés dans
la maison paroissiale, dont la cave abrita jusqu'à cinquante personnes.
Erik Perwe mourut le 29 novembre 1944 lors d'un vol vers la Suède, où il
voulait aller chercher des faux-papiers. Son successeur, le pasteur Erik
Myrgren, continua ces actions d'aide aux persécutés jusqu'à la fin de
la guerre.
Le 10
novembre 1938, la police voulut arrêter le social-démocrate juif Martin
Deutschkron, qui échappa de justesse à son arrestation. La famille
Deutschkron décida alors d'émigrer, mais seul le père put obtenir un
visa d'entrée en Grande-Bretagne. La guerre ayant éclaté, sa famille ne
put le rejoindre.
Sa fille Inge, qui en tant que juive ne pouvait plus fréquenter le
lycée, parvint après de multiples difficultés à trouver un emploi
jusqu'au 15 juillet 1943 dans l'atelier pour aveugles d'Otto Weidt.
En
1942, Conrad Cohn, cadre de l'Association des juifs d'Allemagne, la sauva
de la déportation. Cohn et sa famille furent déportés et assassinés en
1943. Le 15 janvier 1943, Inge et sa mère Ella purent échapper à la déportation
grâce à Otto Weidt. Elles furent cachées chez des amis de celui-ci,
dans la blanchisserie de la famille Gumz, puis chez Grete Sommer, chez les
Garn, et enfin chez Lisa Holländer, et à partir de février 1944, elles
louèrent sous un faux-nom un appartement à Potsdam. Jusqu'à l'automne
1944, Inge Deutschkron put travailler sous une fausse identité dans la
bibliothèque de son amie Grete Sommer. Sa mère Ella travailla à partir
de l'été 1943 sous un faux-nom dans l'imprimerie de Theodor Görner,
jusqu'à l'arrestation de celui-ci le 14 juillet 1944, puis donna des
cours à des enfants de SS à Berlin. En décembre 1944, Walter Rieck, un
voisin et collègue social-démocrate de Martin Deutschkron, fut dénoncé
en raison de l'aide qu'il avait apportée à la famille Deutschkron. Ella
et Inge durent alors prendre la fuite et trouvèrent refuge chez un ami de
Walter Rieck, Karl Linke. Vers la fin de la guerre, elles se firent passer
pour des réfugiées de Silésie et déclarèrent avoir perdu leurs
papiers. C'est ainsi qu'elles purent survivre grâce à la confusion
générale qui régnait en Allemagne pendant les derniers mois de la
guerre, et rejoignirent après la guerre Martin Deutschkron en Angleterre.
Irene
Block, juriste spécialisée en conseil fiscal, apporta son aide juridique
à des juifs devant quitter l'Allemagne. Dénoncée en 1942, elle perdit
son poste dans une agence de conseil fiscal de Francfort mais poursuivit
ses activités d'aide aux persécutés. A l'automne 1942, elle sauva la
vie de la sculptrice Maria Fulda, qui était gravement malade, en
empêchant son transport en camp de concentration. Elle arracha l'étoile
juive des vêtements de sa protégée, la cacha dans une petite ville, et
parvint à faire croire aux autorités de Francfort que la sculptrice
s'était suicidée. Elle procura à Maria Fulda des vêtements et de la
nourriture, la cacha dans son appartement de Francfort, et parvint à la
faire soigner. En mars 1944, l'appartement d'Irene Block fut détruit lors
d'un bombardement ; les deux femmes trouvèrent alors refuge à
Ziegenhain, et vécurent ensemble jusqu'au décès de Maria Fulda en 1966.
Tony
Großmann accueillit en 1942 dans sa ferme Ilse Kassel et sa fille Edith,
âgée de cinq ans. Ilse Kassel fut avant 1933 le médecin de la famille
de Tony
Großmann ; elle était d'origine juive et fut membre d'un groupe de
résistance communiste. Arrêtée en 1936 et condamnée à une peine de
trois ans de travaux forcés, elle renonça après sa libération à
s'exiler en Grande-Bretagne pour ne pas laisser sa fille, qui était née
pendant la détention, seule en Allemagne. Elle trouva alors refuge chez Tony
Großmann, qui fit croire à ses voisins qu'elle hébergeait Ilse et Edith
parce que celles-ci avaient été victimes d'un bombardement, et leur
procura de faux-papiers. Par peur d'une dénonciation, Tony
Großmann et Ilse Kassel cherchèrent une cachette à Berlin, mais la
Gestapo perquisitionna la ferme pour trouver Ilse et sa fille, qui purent
fuir à la dernière minute. Désespérée, Ilse tenta d'empoisonner sa
fille, et se suicida en se noyant. A la fin de l'année 1943, Tony
Großmann fut arrêtée puis libérée, car elle fit croire à la Gestapo
qu'elle ne connaissait pas la véritable identité d'Ilse et d'Edith
Kassel. La petite Edith fut déportée à Theresienstadt puis à
Auschwitz, où elle fut assassinée.
Le
social-démocrate Wilhelm
Daene et son épouse Margarete cachèrent en 1933 le syndicaliste Heinrich
Schliestedt. Au début de l'année 1942, lorsque commencèrent les
déportations massives de juifs, Daene, qui était contremaître dans une
usine de Berlin, parvint à convaincre la Gestapo que les ouvrières
juives qui travaillaient dans son atelier étaient "indispensables
à l'industrie de guerre" et parvint ainsi à les sauver de la
déportation. Il intervint ensuite à plusieurs reprises pour sauver les
ouvrières juives. Ainsi, il sauva Margot Stark de la déportation en la
cachant chez Luise et Max Meinke, qui offrirent leur hospitalité à
plusieurs autres juifs jusqu'à la fin de la guerre. Il convainquit Emilie
Isaak d'apprendre le wallon, afin de se faire passer pour une travailleuse
belge, et put la faire fuir en Belgique, où elle vécut dans la
clandestinité. Il procura de faux-papiers à Heinrich Olle et Lotte
Josephy, qui purent ainsi survivre sous une fausse identité. En 1942,
lorsque Lotte Markiewicz fit une attaque cérébrale, il put la faire
muter dans son atelier, afin de ménager ses forces, et la cacha ensuite
chez lui. Mais lorsque la Gestapo opéra une grande rafle dans son usine,
le 27 février 1943, Wilhelm Daene ne put sauver que quelques-uns de ses
employés qui travaillaient dans l'équipe du matin. Il parvint à cacher
pendant la rafle Felix Luxemburg dans les toilettes de l'atelier, et à
lui procurer ensuite une cachette, et prévint les ouvriers des autres
équipes, qui ne se présentèrent pas à l'usine et échappèrent ainsi
à la déportation. Wilhelm Daene, qui avait caché chez lui trois juives,
Gerda Lesser, Ursel Finke et Lola Alexander, fut arrêté par la Gestapo,
et vécut ensuite dans la clandestinité jusqu'à la fin de la guerre.
En
mars 1943, les maris juifs de femmes "aryennes", qui avaient
été jusqu'alors épargnés par les persécutions, furent victimes d'une
razzia. Le jour même, des milliers de femmes se rassemblèrent devant la
prison où étaient emprisonnés leurs maris, et protestèrent pendant des
heures, jusqu'à ce que les SS, qui n'osèrent pas tirer avec leurs
mitrailleuses sur la foule de femmes, libèrent les prisonniers.
Herta
Zerna,
une journaliste sociale-démocrate qui était en contact avec plusieurs
groupes de résistance sociaux-démocrates et communistes, sauva la vie de
plusieurs juifs, Otto Suhr et sa femme, Susanne Meyer et Margot Moses, en
les cachant chez elle et en leur procurant des faux-papiers et du travail.
Elle parvint également à sauver la vie d'un déserteur, Otto Donath, en
lui offrant son hospitalité.
Le
pasteur Hermann Maas fit en 1933 un voyage en Palestine afin de trouver
des possibilités de fuite pour les juifs allemands. Ce réseau donna
naissance au "Comité ecclésiastique international d'aide aux
réfugiés allemands" ("Internationales kirchliches
Hilfskomitee für deutsche Flüchtlinge"). Hermann Maas devint
membre de la "Ligue d'urgence des pasteurs" en 1934 et
prit part en 1938 à la création du "Bureau ecclésiastique
d'aide aux non-aryens protestants" ("Kirchliche
Hilfsstelle für evangelische Nichtarier"). En 1943, il fut
démis de ses fonctions puis condamné à une peine de travaux forcés. En
1950, il fut le premier visiteur allemand officiel de l'État d'Israël.
Dans
l'appartement de Hanna Solf, la veuve de l'ancien ambassadeur allemand au
Japon et chef de l'Office des territoires coloniaux Wilhelm Solf, se
rencontrèrent fréquemment des diplomates du Ministère des Affaires
étrangères en opposition au régime nazi, le "Cercle de Solf".
Hanna Solf apporta son aide aux persécutés, tant politiques que raciaux,
afin de leur permettre de fuir l'Allemagne. Dénoncée, elle fut arrêtée
le 12 janvier 1944 et fut libérée en 1945.
La
pédagogue et éducatrice protestante Elisabeth von
Thadden, membre du "Cercle de
Solf", aida des juifs
allemands à fuir à l'étranger. Elle fut dénoncée, internée dans un
camp de concentration, et exécutée le 8 septembre 1944 à
Berlin-Plötzensee.
Gertrud Luckner, une
pacifiste engagée qui travaillait pour l'organisation de bienfaisance
catholique "Caritas" à Fribourg, aida des prisonniers de guerre et
des
juifs ; elle fut arrêtée en 1943 par la Gestapo et déportée au camp de
concentration de Ravensbrück.
Le
politicien libéral juif Fritz Elsas, maire de Berlin à partir de 1931,
fut démis de ses fonctions en 1933 et aida des persécutés à fuir
l'Allemagne. Il hébergea Carl Goerdeler après l'échec du putsch du 20
juillet 1944. Il fut arrêté et déporté au camp de concentration de
Sachsenhausen, où il fut assassiné le 4 janvier 1945.
Des
organismes caritatifs,
des médecins et des ecclésiastiques catholiques protestèrent contre
l'eugénisme, que les nazis avaient rendu légal en juillet 1933 sous la
forme d'une "loi sur la prévention de la transmission héréditaire
de maladies". En 1940, l'archevêque Michael von Faulhaber protesta auprès
du ministre de la Justice au sujet de l'assassinat des invalides
et des
malades mentaux, jugés par les nazis "indignes de vivre", car
"improductifs" sur le plan économique. L'évêque de Münster, Clemens
August Graf von Galen, prononça en 1941 des
sermons condamnant l'assassinat des malades mentaux et des invalides, qui
connurent un grand écho et furent reproduits sous forme de tracts et
distribués également à l'étranger. Les nazis n'osèrent pas arrêter
Clemens August Graf von Galen en raison du large soutien que lui témoignait la
population. "L'opération T4", qui
fit plusieurs milliers de victimes, fut finalement suspendue en août
1941.